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Journal d'une fille paumée, ballotée par la vie.
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30 mars 2013

Autrui et moi.

Il me semble que je me demande comment je dois me comporter en présence des autres et avec les autres depuis toujours.

Etant petite, je singeais des comportements qui me semblaient cool, je faisais le maximum pour être gentille et arrangeante, je souriais aux méchancetés et baissais les yeux.

Puis, j'ai commencé à accepter d'assumer mes propres comportements, tout en alternant une attitude de mépris silencieux et d'ignorance face aux autres. Un jour j'ai compris que je n'étais pas la seule à me sentir unique et seule et que chacun se créé des mécanismes de défense idiots. Le mépris n'avait plus lieu d'être mais je n'y trouvais pas d'alternative. J'ai commencé à croire profondément en la bienveillance, j'ai décidé que ça ferait parti de ma vie, à ma façon.

J'ai essayé l'attitude "je suis la meilleure mais j'ai rien contre toi", à coup de port de tête droit et regard dans les yeux sans ciller.  Maquillage chargé, longue chevelure de princesse, poses lascives. Mais je me suis rendue compte que je m'étais perdue dans tout ça et que, malgré le fait incontestable que j'aime me farder et me parer je n'étais qu'une caricature de moi-même. J'ai marché tête baissée en public de peur de croiser le regard de quelqu'un, j'ai eu peur de n'être qu'une coquille vide et que cela se voit dans mes yeux.

J'étais toujours arrangeante, souriante et gentille mais j'ai réconsidéré considérablement mes limites, en me questionnant sur le respect, les humiliations ordinaires, les actes, le langage non verbal: si je dis non mais que je reste dans la situation et que je souris, cela signifie oui. Tout ça était flou mais une chose était sure: Je savais que JE suis la seule personne à savoir ce qui est bon pour MOI, même si par habitude, je cherchais encore l'approbation des autres, comme si mon jugement devait être vérifié, je me torturais l'esprit parce que j'avais les réponses mais je prenais quand même en compte l'avis des autres.

J'ai recommencé à soutenir le regard des gens, comme un combat pour savoir celui qui a le plus de dignité; mais, je me suis dit qu'entre les yeux à terre et le menton au ciel il y a un juste milieu, et j'ai continueé à chercher, jour après jour, ma propre vision de comment me comporter.

J'ai coupé mes cheveux princiers - qui en fait pesaient trop lourds - j'ai fait le deuil de tous les compliments que je n'aurais plus à leur propos, j'ai fait le deuil de ne plus vouloir être un canon de beauté, j'ai réduit le maquillage parce que j'avais envie de simplicité, et mis des vêtements que j'aime alors qu'ils ne me mettent pas forcément en valeur. Dans la rue, j'ai cessé de vouloir gagner la guerre de celui qui détourne le regard en dernier.

J'ai appris à me défendre, c'est à dire, non pas user de répartie et de pirouettes pour paraître sure de moi, juste vivre en paix et faire cesser les situations ou mes limites sont franchises, j'ai compris que j'avais le droit d'être respectée, selon ma propre définition du respect. Je me suis recentrée sur mes ressentis et mes impressions, je savais que je peux me sortir de situations difficiles et que j'ai la force physique et mentale nécéssaire pour envoyer bouler n'importe qui. Je ne voulais plus séduire les gens que je croisais, je ne voulais plus qu'on me drague, ni espérer voir des flammes d'admiration dans les yeux d'autrui.

J'ai commencé à regarder autour de moi, vraiment, et j'ai découvert un nouveau monde: comme une suite logique, des sortes de poupées russes: à l'intérieur de moi il y a les cellules, puis la peau et les os, puis la bulle dans lequel j'évolue et où je me torture, centrée sur moi-même, qui suis-je, que fais-je, puis, ensuite, un nouveau monde que je ne connaissais pas ou peu, un monde où je ne suis qu'une fourmi parmi les fourmis, et personne ne me regarde. J'ai osé regardé la rue, celle que j'emprunte tous les jours sans la connaître, et j'ai vu des mauvaises herbes se frayer un chemin dans les crevasses du béton, j'ai vu les belles décorations mises en place par la mairie dont je ne soupçonnais même pas l'existence, j'ai observé les vielles pierres en pensant à tout le temps qu'elles ont vu passer, j'ai senti mes cheveux heureux d'être hydratés par le crachin, j'ai écouté la musique du vent et apprécié l'instant.

Je connaissais ces si petites choses agréables auparavent, mais je n'en percevais qu'une ou deux par jour, et là tout me venait d'un coup. Ca a fait comme dans les films où l'instant est magique, images léchées et musique classique, la caméra tourne autour de moi, je me vois d'un haut.

Depuis, je pense avoir trouvé la réponse à ma question, en tout cas par élimination: comment se comporter face aux autres? Sans les nier, sans vouloir paraître belle, sans vouloir être invisible, sans vouloir paraître brillante et impressionnante, juste être soi, avec le maquillage (ou non) que j'avais envie de faire ce matin, les vêtements dans lesquels je suis bien et que je trouve beaux, sans sourire si je n'ai pas envie de sourire, sans avoir honte d'être déprimée parfois, sans être frustrée de ne pouvoir m'en justifier, et regarder autour de moi et à l'intérieur de moi, en changeant de poupée russe au gré de mes humeurs. Je sais que ce que je ressens actuellement va encore évoluer et c'est ce qui rend le temps qui passe attrayant.

 

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