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Journal d'une fille paumée, ballotée par la vie.
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24 novembre 2010

L'histoire des bisous.

Il me dégoûte, tout chez lui me répugne, là d'ailleurs il vient de gueuler dans la chambre où je suis et ça pue le cendrier froid, comme son haleine. on dirait qu'il a des mégots de clopes plein la bouche (la gueule).

Tous les jours, il me demande des bisous. Ca peut paraître gentil mais c'est pesant, c'est comme si j'étais un chien ou un chat, il est sur le canapé ou je ne sais où, je suis occupée quelque part à faire la cuisine, étendre le linge, ou glander, il me dit "bisou!" je dois venir à la seconde pour lui faire son bisou. Quand il passe près de moi et que ça lui prend, pareil, je dois interrompre ce que je fais pour le bisous. Comme ça ne lui convient jamais, il me redit "bisou!" et ça, trois, quatre, cinq fois de suite. La plupart du temps il est assis et moi je suis debout puisque je dois venir à lui, et je me penche autant de fois que de bisous (bonjour le dos) (je finis par le haïr, il me débecte, il PUE la clope, je deteste son odeur, je le deteste, je ne supporte plus les humiliations, vivement que je me barre). Je suis OBLIGEE de lui faire ses putains de bisous sinon il crie, et me demande "pourquoi tu veux pas de bisou?". Je lui ai déjà dit, non un suffit, mais il me dit que c'est parce que je fais mal, que j'ai qu'à faire un "vrai" bisou. Il veut sans doute que je lui roule une pelle, mais je ne suis pas un distributeur de roulage de pelle, hop, on appuie sur le bouton et le frisson est garanti! Non, je suis un être humain, et j'ai LE DROIT de ne pas vouloir faire de bisou. Mais il ne comprend pas, et je ne comprend pas qu'il ne comprenne pas.

Ce soir il y avait un documentaire à la télé sur les femmes victimes de violence conjugale. Heureusement qu'il n'y avait rien d'autre à la télé, il a bien voulu à contre coeur me laisser mettre la 5. On a regardé ça en mangeant, il a vu tout le reportage. A un moment donné, un type a été interviewé et il a dit mot pour mot ce que C. a l'habitude de me dire pour se justifier: "c'est parce qu'elle ne veut jamais admettre les choses et dire qu'elle a tord". Je l'ai regardé et il a sourit, parce que lui a aussi très bien fait le rapprochement. J'ai dit "ça ne me fait pas rire", il a répondu que lui non plus.

Juste après le reportage, j'en ai profité croyant naïvement que ça lui aurait fait comprendre deux trois trucs, pour lui dire que j'en avais marre qu'il me dise "bisou" 40 fois par jour, que j'avais le droit de ne pas vouloir lui faire. Il s'est énervé, et a dit que je ne prenais jamais en compte ce qu'il ressentais, et que c'est parce que je ne lui fais jamais de bisou, mais que lui en a besoin. J'ai dit qu'il a qu'à arrêter de m'en demander toutes les 30 sec, comment peut il dire que je ne lui fais jamais de bisou s'il m'en demande 40 fois par jour? Mon argument n'a pas suffit, de toute façon, mes arguments ne vont jamais, même quand je lui cloue le bec, il reprend le fil de la discussion qu'on avait 10 minute avant, discussion que j'avais déjà close avec mes justifications, mais il fait comme si nous n'en avions jamais parlé alors que j'ai déjà anéanti (oui, anéanti, parce que c'est toujours tellement ridicule et choquant, que ce qu'il dit n'a pas lieu d'être dit) son argument avec le mien. Du coup ça ne finit jamais, jamais. J'ai dit que chaque fois que je lui faisais un bisou, dans ma tête je me disais "merde putain il me fais chier avec ses putain de bisous" mais que je le faisais de peur de me faire engueuler.

Cette fois ci voyant que les échanges étaient stériles je suis montée (dégoutée que le reportage n'ait pas provoqué un mini déclic), en entendant dire que de toute façon je ne prends jamais en compte ses sentiments, je m'en fous tout le temps. Je suis venue me réfugiée sur l'ordinateur pour essayer d'oublier, comme d'habitude, mais il est monté pour continuer la dispute (alors que la chambre de bébé est juste à coté). Il disait que moi je le forçais bien à faire des câlins, et que lui aussi se sentait forcé quand il me faisait des câlins. (ok, sympa de l'apprendre). Oui parce qu'il n'avait jamais de tendresse envers moi, même pas de préliminaire, il ne prend même pas la peine d'essayer de m'exciter et croit que comme dans les films pornos sa façon de fonctionner est "normale". Plusieurs fois j'ai tenté de lui dire que j'aimerais qu'il fasse ci ou ça, qu'il soit plus tendre, mais si je le disais sur le coup je me faisais engueuler parce que je gâchais tout, je le bloquais, ou alors je gâchais l'ambiance. Et si on en parlait en dehors de l'acte en lui même il me disait qu'il était comme ça, qu'il était pas câlin. Ces derniers temps (après qu'il m'ait tapé, sûrement pour se racheter) il a fait des efforts pour être plus tendre. Mais là ça fait deux mois et il reprend ses habitudes, c'est à dire qu'il reste jusqu'a pas d'heure devant sa console, et les soirs où il monte dans le lit plus tôt c'est qu'il a envie de sexe. A part ça quand il met la télé c'est pour mettre des films que je n'aime pas, des films violents, donc je ne reste pas avec lui (on est pas sencé choisir un truc qu'on aime tous les deux dans les couples "sains"?).

Une autre anecdote que je voulais raconter l'autre jour mais que je n'ai pas fait parce qu'elle est restée bloquée: quand il rentre le soir du travail, c'est l'heure où c'est la sieste de bébé, nous sommes allongés bébé et moi sur le lit, il arrive et me dit "bisou!" ... il se penche sur moi et me dit "BISOU!" (rahhh!!!) genre 4/5 à la suite. Il pue l'alcool et la cigarette, il me dégoûte, mais je dois lui faire ses putains de bisous pour dire "bonjour". Il est penché sur moi, se tenant sur le lit les mains des deux cotés de mon corps, les bras tendus. Ca m’oppresse. Après, il passe carrément sur moi pour dire bonjour à bébé, je suis enfouie sous ses fringues, je peux limite respirer. Une fois on a eu une dispute à ce propos parce que je lui ai dit plus fermement après lui avoir dit gentiment comme d’habitude (d’habitude je lui dis mais il s’en fiche) que je voulais qu’il arrête de faire ça, qu’il pouvait faire le tour du lit pour dire bonjour à bébé plutôt que de me passer dessus. Il m’a répondu que c’était pas grave, « c’est juste pour deux minutes » or ça ne dure jamais deux minutes, et en plus je ne vois pas ce que ça coûte de faire le tour du lit, mais il a dit « oh, c’est bon, je vais pas faire le tour du lit quand même ! ». J’ai l’impression d’être une sous merde, un tapis, que je ne vaux même pas la peine qu’il fasse le tour du lit. Bref.

Là je continue de raconter mais entre temps (pendant que j’écrivais cette anecdote) on s’est réengueulé à propos des bisous. Je sais plus trop ce qu’il s’est passé parce que c’était vers 23h et là il est 1h, et j’ai eu le temps d’essayer d’oublier. Je m’en souviendrai mieux demain, mais demain je ne voudrai plus raconter ; donc en vrac : grosse prise de tête, hurlements, bébé se réveille, hurlements alors que bébé est dans mes bras, ensuite il est parti fumer. Puis il est revenu, hurlements. Il a commencé à faire genre qu’il ne comprenait pas, « tout ça pour une histoire de bisous » qu’il comprenait pas pourquoi je prenais jamais compte de ce qu’il ressent (il a envie de bisous = je DOIS lui faire des bisous, en gros, faut que je prenne en compte ce qu'il ressens, moi j'ai pas à ressentir quoi que ce soit). Cette fois ci je n’ai pas cédé, je ne l’ai pas consolé quand il a commencé à pleurer. (Oui parce que c’est moi qui le console toujours, il fait genre il pleure, même lorsqu’il m’a tapé à la tête au point d’avoir un coquard, c’est moi qui l’ai consolé) il m’a dit que j’étais méchante.

Ensuite il a voulu prendre bébé avec lui dans la chambre (on dort plus dans la même chambre). Hors de question pour moi, il était en train de geindre et de soit-disant pleurer (j’ai l’intime conviction maintenant que c’est de la comédie) je ne voulais pas qu’il soit comme ça en s’occupant de bébé, bébé n’a pas a subir ça. J’ai dit non, « t’avais qu’à pas venir hurler ici en sachant qu’il dormait dans la pièce à coté ». Hurlements. Il a essayé de me l’arracher, mais j’ai fait obstacle avec mon corps, alors il m’a tapé le bras. Bref, ça a continué comme ça longtemps, il a essayé plein de choses pour me faire plier, me taper, me dire que je n’admets jamais rien, me dire que je suis folle, me dire qu’il va se jeter par la fenêtre (c’est tout nouveau ça, ça vient de sortir !), comme il descendait souvent fumer ça nous faisait des petite pauses à bébé et moi.

A un moment donné il s’est calmé et il a dit qu’il voulait prendre bébé avec lui. J’ai dit OK, en sachant que le seul moyen d’arrêter le calvaire était de répondre positivement à ses attentes, sinon je sentais que j'allais finir par m'en prendre une bien forte. J’ai laissé les portes ouvertes pour entendre si tout se passait bien et je suis allée dans l’autre chambre. Au bout d’un moment C. est allé coucher bébé dans son lit parce qu’il devait dormir. Voilà, fin de l’histoire. Le point positif c’est qu’il ne sera pas trop surpris quand je serai partie.

J'en peux plus de ce malade, maintenant que j'ai bien pris conscience de la situation, c'est plus possible de vivre comme ça.

Edit: RDV jeudi 2 dec. pour le foyer. Enfin. Après ça devrait mettre une semaine, si ce qu'on m'a dit est vrai. Putain c'est long.

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Commentaires
C
Courage aussi...
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