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Journal d'une fille paumée, ballotée par la vie.
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11 octobre 2010

"Et alors?"

Le rendez vous pour savoir si ma situation mérite qu'on m'aide est après demain. J'aurai la réponse lundi, dans une semaine exactement. L'oxygène se fait plus rare autour de moi.

Dimanche midi on devait aller manger chez le père et la belle mère de C. Le matin, je me lève, je vais me doucher, puis je prépare le biberon de bébé; en passant devant la chambre je vois que C. a les yeux ouverts dans le lit. Je me mets assise sur le lit dans la chambre d'ami avec l'ordi portable pendant que je donne le biberon; C. se lève, et deja de bon matin il m'exaspère, en règle général je dois tout lui préparer, lui dire où sont chaque chose, il est pas fichu de chercher par lui même; en l'ocurrence ce jour là je devais lui dire où il y avait un briquet.

Après ça je lui ai dit de se dépêcher parce qu'une fois le biberon fini je devais prendre la salle de bain pour bébé. Il est allé prendre sa douche, et est venu me demander: "pourquoi tu m'as pas levé?" -"parce que tu étais réveillé, je croyais que tu savais l'heure qu'il était mais que tu voulais trainer dans le lit jusqu'à la dernière minute comme d'habitude". Parce qu'habituellement quand nous devons aller quelque part ensemble je prépare tout et je dois le lever à l'heure qu'il a décidé, puis il me demande de revenir dix minutes plus tard, et ça au moins trois fois de suite, ce qui est très chiant parce que je dois regarder l'heure et arrêter ce que je suis en train de faire pour aller réveiller monsieur, et doucement en plus, il faut que je le réveille d'une certaine façon, tendrement comme il l'entend, avec calin et bisous sinon je me fais engeuler; bref, c'est une autre histoire. Bien que j'ai déjà répondu à sa question, il continue de raler, "pourquoi tu m'as pas lever? Là je dois me dépêcher!" je rerépète la réponse "parce que tu étais réveillé [...]". Mais il n'écoute pas, il continue "pourquoi tu m'as pas lever?" On croirait entendre un gamin de 8 ans, ce qui a le don de m'exaspérer au plus haut point, et là, ça m'échape...: "JE SUIS PAS TA MERE". Purée, j'aurais du me mordre la langue, parce que ça l'a beaucoup énervé, il disait qu'il fallait que je m'excuse. Je lui ai dit "et toi, tu t'es excusé, quand tu m'as tapé?" il a répondu que oui (alors que c'est faux, mais inutile de rappeler à quel point il est capable d'inventer des trucs quand il est dans l'impasse), j'ai donc dit que c'était pas vrai, et il a dit que je n'étais qu'une gamine, qu'il fallait toujours que je dise "et toi..." quand je savais que j'avais tord. Et il a continué à me hurler dessus (alors que bébé était en train de boire son biberon dans mes bras) et comme je répondais plus, sachant que quoique je réponde ça n'irait pas, ça le mettait hors de lui. "Arrete de crier, tu nous saoules!" -"parle pas au nom de bébé, il sait que j'ai raison lui!" CRIES CRIES CRIES "laisse moi tranquille je donne le biseron, arrete de crier" -"Tu me parles pas comme ça, tu t'excuses!" "je m'excuse pas pour des choses où je n'ai pas à m'excuser!" CRIES CRIES CRIES CRIES CRIES CRIES. Voyant que je ne répondais plus, il a lever la main pour me faire peur, comme si il allait me taper. Je lui ai dit qu'il n'avait pas le droit de me traiter ainsi, qu'il n'avait pas à me faire peur, qu'il n'avait pas à me taper comme l'autre jour où il m'a mis une énorme gifle. Et là il a dit "ET???" en voulant dire, et alors, qu'est ce que ça peut faire? J'ai répeté qu'il avait pas le droit de faire ça. Il a dit "et alors, c'est pour ça que maintenant t'as le droit de me parler comme tu veux?" J'étais vraiment sur le cul, je le pensais pas aussi con. Alors j'ai plus rien répondu, rien, et j'ai repris ce que j'étais en train de faire sur l'ordinateur. Du coup ça l'a encore plus enervé, il a tapé sur le lit, à arraché les fils branchés sur le pc, l'a fermé violement, et l'a emporté dans la chambre d'a coté (moi j'avais toujours bébé dans les bras qui buvait son biberon). J'ai dit que j'en avais vraiment marre. Il a dit "marre de quoi, tu fais quoi comme effort toi pour que ça se passe mieux entre nous?" J'ai rien répondu, la question me paraissait tellement suréaliste, du coup il s'est senti victorieux et il est descendu dans le salon. Une fois le biberon fini (bébé boit lentement) j'ai été obligée de descendre aller chercher des vêtements avant de laver bébé. Il est venu me redemander "pourquoi tu fais pas d'efforts, pourquoi tu t'excuses pas?" là j'ai vu que ça allait recommencer et j'en pouvais plus, alors j'ai dit "DESOLEE". et il a dit "bah voilà! c'est pas compliqué!" et il s'est approché de moi pour me faire un bisou, mais j'ai dit "j'ai fait ce que tu m'as dit de faire, alors laisse moi tranquille!" et je suis partie. Une fois bébé pret, on est parti chez le père de C.

J'ai du faire semblant du debut à la fin. On a mangé, ils ont parlé de plus tard quand bébé sera grand, on fera si, on fera ça, mais moi j'avais en tête que je me barrais bientot. Après on avait prévu de prendre les voitures pour aller se promener autour d'un lac, et le père de C. a remarqué que le retroviseur était completement abimé, il a dit "tu as croisé quelqu'un trop près?" C. a répondu que oui, bref un gros bobar puisque ce retro a été abimé quand il est rentré à la maison completement saoul, et qu'il y avait ma mère et ma soeur qui étaient venues quelques jours, il m'avait fait honte devant elles. Je bouilliais intérieurement, je me disais que c'était un gros menteur qui ne faisait que m'humilier, et qu'il était même pas capable de dire la vérité devant son père. alors j'ai dit "mouais... il s'en souviens plus", le père de C. a dit "ah d'accord j'ai compris". Dans la voiture pour aller au lac, je me suis faite engueuler, comme quoi j'avais pas à dire ça à son père. Et tout le long du trajet il n'a fait que me rabaisser, en disant que lui il ne racontait pas que je faisais mal mon boulot, que j'allais jamais au code. Et en sortant de la voiture il a repris son visage souriant d'hypocrite devant son père. Heureusement qu'il y avait du soleil, parce que sans mes lunettes de soleil ils auraient vu que je tirais une tête de 3 mètres de long.

J'ai pensé à plusieurs solutions au sujet de mes affaires.

- prendre un taxi, comme ça je pourrai emporter plein de sacs, mais ça coute très cher, je devrai faire au moins 35km, j'en ai au moins pour 55 euros (sans compter les supléments dus aux bagages). Et encore, si ce n'était qu'une question de sous, j'aurais été prète à payer, mais il faut mettre bébé dans un siège auto dans la voiture.

- quand ils me diront que je peux emménager, je demanderai si je peux m'installer mais venir habiter que deux ou trois jours suivants, comme ça ça me laisse le temps de faire plein d'allers retours en train et d'emmener plein de choses petit à petit. J'espère qu'ils comprendront que si je ne fais pas ça je perdrai tout ce que j'ai, parce que je suis sure maintenant que C. ne me laissera pas reprendre mes affaires, en tout cas il n'acceptera pas que je parte comme une voleuse et aura envie de me fracasser s'il me voit. Mais bon si je lui dis franco que je m'en vais il me fracassera, donc c'est la seule solution.

Depuis qu'il a dit "et alors?" après que je lui ai dit qu'il m'avait tapé, je n'ai plus aucun doute sur le fait que je veux partir. Juste quelques appréhensions, et je suis angoissée face à certains détails que je ne sais pas résoudre, mais je suis sure que ma vie est ailleurs. Du coup je dors beaucoup mieux, cette nuit je ne me suis pas réveillée.

Aujourd'hui j'ai bien avancé dans le tri de mes vêtements, trois tas, le tas "je prends tout de suite", le tas "je prendrai plus tard", et le tas "je laisse ici". idem avec les chaussures. Demain il faut que je m'occupe de mes papiers, et que je finisse de trier les vêtements de bébé.

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