Chemins parrallèles.
Je me sens envahie par mon incapacité à dépasser mes peurs et surtout mes blocages ; le temps passe tellement vite et je découvre de plus en plus de choses qui clochent chez moi.
Je me sens incapable d'être une mère qui partage du temps et des moments du quotidien avec mon fils. Quand il était petit, c'était facile, inné, je le comprenais, il était comme une pièce détachée de moi-même, mais aujourd'hui je sens que nous sommes déconnectés. Ça me fatigue, je crains qu'il ait peur, mal, qu'il soit triste, en colère, malade, et quand il est loin de moi je ne pense pas à toutes ces choses sressantes, je me sens libérée d'autant de responsabilités. J'ai un amour viscéral pour lui mais je suis incapable de le prouver par autre chose que des mots et des grandes théories, un simple jeu avec lui et je m'ennuie, je veux partir, je me sens oppressée. Je ne sais pas si c'est lié mais il m'a dit il y a quelques jours qu'il a peur que je l'abandonne.
J'ai l'impression que la vie met à l'épreuve ma bienveillance, et choisir un bon chemin est toujours un effort. Je sens Hulk qui gronde à l'intérieur de moi et je ne sais pas comment contenir mes démons. Je pense souvent à partir, tout quitter, et comme ça n'est pas possible je m'imagine comment aurait été ma vie si j'avais la maturité d'aujourd'hui à l'époque où j'avais 15 ans. J'aurai eu des choix et des fréquentations différentes, une vie différente.
Ce n'est pas que je n'aime pas mon fils comme il est, il m'épate quand je prends la peine de le regarder et l'écouter, mais je me sens effrayée par ses réactions différentes des miennes, des réactions qui me font souffrir, quand il ne m'écoute pas, quand il est agité, qu'il fait du bruit, qu'il tape, crie, je me sens comme un animal en cage, et je perds la tête, je veux juste m'échapper. Pourtant c'est ce qui le rend libre et c'est ce que je veux pour lui du plus profond de mon être, qu'il soit libre, d'être triste, en colère, d'être qui il veut quand il veut, se laisser sortir ses émotions sans avoir de blocages comme les miens. Pourquoi je le réprime quand il vit tout simplement ? Bouger, s'exprimer, expérimenter, n'est ce pas ce que font tous les enfants pour devenir grands ? En fait ce que je n'aime pas c'est la dépendance, le fait contradictoire de devoir assurer les repas, la sécurité, le bien-être alors que c'est pour quelqu'un qui est diffèrent de moi. N'est pas ce étrange ? Le temps file et je le vois grandir dans un chemin parallèle où j'arrive de temps en temps à créer une passerelle mais nous ne sommes jamais vraiment à marcher ensemble.